Faire briller un justaucorps

Faire briller un justaucorps

Un point important des justaucorps actuels : Il faut que ça brille !

Comment faire briller un justaucorps ?

Le tissu

Il existe beaucoup de tissus brillants :

  • Voile pailleté (avec des points ou motifs en colle, saupoudrés de paillettes)
  • Voile pelliculé (qui donne un effet plus irisé que brillant)
  • Lycra pelliculé, hologramme ou poudré
  • Diamantine (lycra avec des points de colle saupoudrée de paillettes)
  • Tissus brodés de paillettes, petite nouveauté dans les tissus extensibles, qui donne certainement les tissus les plus brillants.

Les tissus brillants sont en revanche de moins en moins utilisés pour faire briller un justaucorps, au profit des strass, mais il n’y a rien d’interdit, si vous souhaitez en utiliser, n’hésitez pas ! Plus d’infos dans la page choisir ses tissus.

Comment utiliser ces tissus ?

Généralement, quand on ne compte que sur les tissus pour faire briller un justaucorps, on fait en sorte que tous les tissus utilisés ne soient pas brillants, ou en tout cas n’aient pas la même brillance, pour créer un effet de contraste.
Attention à éviter les trop grandes surfaces recouvertes d’un lycra noir (ou foncé) pelliculé ou poudré… De loin, effet « homme grenouille tout juste sorti de l’eau » garanti !

La peinture

La peinture 3D (type tulip) peut aider à rendre un justaucorps plus brillant.
On peut la choisir pailletée, dans ce cas, les paillettes sont déjà contenues dans la peinture, ou non, pour la saupoudrer de paillettes pendant le séchage (ma technique de prédilection).

Comment utiliser la peinture ?

  • Créer des motifs : Place à l’imagination, vous pouvez créer avec la peinture beaucoup de motifs qu’il serait très difficile de réaliser avec seulement du tissu. Vous pouvez ensuite la saupoudrer de poudre pailletée, à votre convenance (de même couleur que la peinture, d’une autre couleur, de plusieurs couleurs, de façon dense ou non).
  • Créer des bordures ou compléter les motifs cousus : vous pouvez souligner, compléter ou affiner les motifs existants sur le justaucorps en utilisant de la peinture, en la saupoudrant, là encore, de paillettes à votre convenance.
  • Simuler des strass : En faisant des points de peinture saupoudrés de poudre pailletée, vous pouvez simuler la présence de strass. Avec des petits points saupoudrés de paillettes fines pour un effet de brillance discret, ou au contraire, de gros points saupoudrés de paillettes plus larges, qui simulent parfaitement les strass.

Plus d’informations dans la page peindre un justaucorps.

Les paillettes et sequins à coudre.

Il s’agit certainement de la technique la plus ancienne (et la plus fastidieuse) pour faire briller les justaucorps.
Pour discerner les paillettes de sequins, c’est assez simple : les sequins sont plats alors que les paillettes ont des facettes. Il en existe d’à peu près toutes les tailles, les plus répandues ont environ 7mm de diamètre pour les « moyennes » et 4mm pour les « petites ».

Comment utiliser les paillettes ?

Il fut un temps, les paillettes étaient, à mon grand désespoir, énormément utilisées à cheval sur les bordures des motifs, ce qui avait pour effet de « noyer » le motif sous une bordure de paillettes grossière. On pouvait assister à ce genre d’échanges (reconstitution fidèle) :

  • « J’ai un justaucorps noir, rouge et or. Je vais mettre une bordure de paillettes dorées sur la limite entre le rouge et le noir, rouges entre le noir et l’or, et noires entre le rouge et l’or »
  • « Pourquoi ? »
  • « Bah pour qu’on voie les paillettes ! »

Sauf que les paillettes sont là pour embellir le justaucorps, pas seulement pour « qu’on les voie »…

En plus pour les compulsifs de la bordure il existe quand même une solution : Créer une bordure, soit, mais interne ou externe, par rapport au motif (c’est-à-dire pas à cheval sur la limite), de la même couleur que le tissus (uniquement pour rajouter de la brillance) et/ou en « fondant » cette limite (en rajoutant quelques paillettes au-delà).

Il est aussi possible de compléter le motif avec les paillettes, le rendu est bien meilleur qu’en en faisant simplement le tour !

Comment fixer les paillettes ?

C’est là que je n’ai pas de solution miracle… J’ai beau chercher, pas de colle magique qui permet aux paillettes de résister à toutes les épreuves et ainsi de s’affranchir de l’étape la plus pénible : la couture.


Certains cousent les paillettes en 3 points (ils sont courageux), personnellement je les couds en 2 points, après les avoir collés, soit avec de la colle pour tout supports ou tissus, soit sur un motif de peinture Tulip pas encore sec (en général, avant saupoudrage de paillettes sur ce même motif). Je trouve que le fait d’avoir préalablement collé les paillettes me fait gagner du temps, même si cela nécessite 2 étapes : la mise en place est très rapide, ou en tout cas le devient avec l’habitude, et au moment de coudre, plus besoin d’aller chercher une paillette, de la mettre en place, de piquer… plus de paillette qui glisse à ce moment là et qu’il faut remettre…
Il y a aussi des professionnels qui cousent les paillettes à la machine. La machine ne vise pas le trou, l’aiguille se charge d’en créer un nouveau. J’ai testé, cela fonctionne très bien, les paillettes ne cassent pas, seulement ce n’est pas très bon pour le matériel… en tout cas du matériel amateur. J’ai tordu quelques aiguilles, et surtout ma machine est subitement tombée en panne quelques mois plus tard. A réserver au matériel professionnel et robuste, donc.

Les strass

On entre ici dans le « top du top » en matière de brillance… Les strass c’est ce qu’il y a de mieux… mais aussi de plus cher…

hermocollants (hotfix) ou non ?

  • Si on choisit des strass non thermocollants, il faut trouver une bonne colle, et on en revient au problème du paragraphe précédent. Personnellement j’ai essayé la colle tous supports, la colle pour tissus, et la colle pour strass : rien de vraiment concluant. Reste la colle « magique » (celle qui colle Rémi Gaillard par les pieds, la tête en bas). Celle-ci peut être efficace, mais sur les strass de bonne qualité, c’est à dire pas les strass en plastique achetés 2€ au bazar du coin : la colle dissout le fond du strass, et, soit il ne brille plus, soit il finit par se détacher en ne laissant sur le tissu que son fond argenté. Si on a l’occasion de récupérer des strass de qualité tombés de justaucorps, cette colle est l’idéal ! Par contre, elle ramollit quand le tissu est mouillé, et reprend sa solidité une fois sec, donc attention à ne pas « titiller » vos strass quand vous lavez le justaucorps.
  • L’idéal reste quand même d’acheter des strass thermocollants. L’inconvénient est qu’il faut investir dans une machine pour les poser (on peut aussi les fixer avec un fer à repasser, beaucoup moins pratique même si plus rapide, et il faut faire attention à ne pas brûler le tissus), mais généralement, l’investissement est vite rentabilisé.

Quels type de strass ?

  • Les strass de meilleure qualité sont sans conteste les Swarovski. Ce sont les plus brillants, et ont une colle qui tient sans problème. Mais ils sont aussi très chers !
  • La marque qui, selon moi, arrive juste au dessous, est Preciosa.
  • Ensuite vient DMC. On ne voit la différence qu’en les mettant côte à côte, mais niveau brillance, rien à dire, et le prix est vraiment plus bas. Il peut y avoir quelques strass défectueux qu’il n’y a normalement pas chez Swarovski.
  • Puis viennent les strass divers en verre. Pas de marque particulière mais il faut faire appel au sens critique : moins c’est cher, plus il y a de chance que ça soit mauvaise qualité. On peut juger de la qualité sur photo, si on a un gros plan du strass : plus les angles ont l’air saillants, mieux c’est, plus ils sont arrondis, moins le strass brillera. A moins que l’effet « cabochon » soit voulu. Attention aux « photos non contractuelles », si vous jugez sur photo. De plus, la colle au dos du strass peut parfois être de mauvaise qualité et prendre difficilement… mais ça, malheureusement, ça ne se voit pas sur la photo… Avec l’expérience on évitera certaines marques.
  • Les strass en métal, qui ne sont pas réellement des strass mais des petits empiècements métalliques façonnés de la forme d’un strass.
  • Enfin viennent les strass en plastique, non thermocollants.

    Ce « classement » provient de mes expériences et peut avoir des lacunes. Il existe des marques que je ne connais pas, et il peut y avoir des bonnes surprises, comme des mauvaises !

Il n’y a pas de meilleur choix, tout dépend du budget… Si on souhaite beaucoup de strass, de la meilleure qualité, mais sans le prix, l’idéal est de mélanger quelques strass de meilleure qualité, qui donneront une vraie brillance, avec beaucoup de strass d’une qualité moindre, voire des points de peinture saupoudrée de paillettes, ou encore des paillettes à coudre, qui apporteront l’effet de masse.

Quelle couleur ?

Les strass les plus utilisés sont certainement cristal (transparent) et cristal AB (voir explication plus loin). Il s’adaptent à tous les justaucorps.
Ensuite, on peut utiliser une couleur présente sur le justaucorps (ton sur ton) ou une couleur complètement différente, pour trancher.
Attention aux strass de couleur très foncée, très jolis en photo gros plan, mais qui en réalité captent beaucoup moins la lumière et peuvent être décevants une fois collés.
Les couleurs avec effet (par exemple : « Aurore Boréale » ou AB) sont des strass dont la surface est traitée pour refléter plus la lumière, avec un effet d’irisation.

Quelle taille de strass ?

  • Les strass les plus utilisés sont sans doute les SS16 et SS20 (~4 et 5 mm diam.). De mon avis, ils sont suffisamment discrets pour ne pas perturber le dessin du justaucorps, et suffisamment grands pour briller.
  • Des strass plus petits peuvent être utilisés pour fignoler un motif, mais seront plus compliqués à poser, et ne se verront presque pas de loin.
  • Des strass plus gros peuvent être utilisés pour créer un motif très visible, ou au milieu de strass plus petits, pour plus de variété. Au delà de SS30 (6.5mm), ils deviennent assez difficiles à poser au fer à strass car ils mettent du temps à chauffer.
  • Les très gros strass (1 cm de diam. et plus) existent en version à coudre, beaucoup plus pratique.

Comment utiliser les strass ?

Avec les strass, tout est possible : en bordure (le CAPCCB n’intervient pas ici, les strass sont généralement trop petits pour perturber les dessins ;)), à l’intérieur des motifs, « en paquet », en créant des motifs, ou uniformément répartis sur un tissu ou un voile… tout est vraiment possible, laissez libre cours à votre imagination !



Comment ça marche un strass ?

Un strass brille parce qu’il renvoie la lumière qu’il reçoit, grâce à une surface réfléchissante située sous le dôme transparent ou coloré. Avec uniquement cette partie réfléchissante, le strass n’est rien de plus qu’un petit miroir, et se comporte comme un sequin. Un sequin ne brille pas beaucoup, simplement parce qu’il renvoie la lumière qu’il reçoit dans une seule direction :
La réflexion : Si l’œil n’est pas dans le cône de lumière réfléchie, on ne verra pas le sequin briller.

Les faces saillantes du strass utilisent elles, la réfraction : la lumière qui est réfléchie par le fond du strass en ressort via les différentes faces, qui lui donnent différentes directions, il y a donc plus d’endroits d’où on voit la lumière renvoyée par le strass : le strass brille plus.
Par conséquent, plus un strass a de faces, plus il brille dans différentes directions. En contrepartie la luminosité dans chaque direction est légèrement plus faible. Si un strass a les bords arrondis ou a une surface entièrement arrondie (cabochon), la lumière sera réfléchie dans toutes les directions, mais affaiblie. Le strass brillera donc assez faiblement, mais tout le temps.
On peut aussi ajouter les effets de surface (AB) ou en plus de réfléchir et réfracter la lumière dans le strass, une partie est directement réfléchie par la surface du strass. Il paraît donc d’autant plus brillant.

Dans quelles conditions un strass brille le mieux ?

Idéalement, dehors, en plein soleil. Il est déconseillé de regarder le soleil directement, parfois, regarder un justaucorps recouvert de strass, en plein soleil est difficilement soutenable.
Problème : on ne fait pas de compétitions dehors (surtout au ruban).
Pour reproduire ces conditions à l’intérieur, avec des lampes bien plus faibles que notre soleil (c’est mieux pour la sécurité incendie), il faut une salle plutôt sombre, éclairée par des spots très puissants (Thiais, CM Montpellier… on peut généralement retrouver cette ambiance dans une salle de bain sans fenêtre, en utilisant les lampes au dessus du miroir, si ça n’est pas un néon…). Ainsi, les strass qui renverront la lumière en renverront beaucoup d’un coup, et même si, à un moment donné, peu de strass brilleront, avec le mouvement ils brilleront tous à tour de rôle, et beaucoup, donnant l’effet d’une multitude de petits flashs.
Au contraire dans une salle éclairée uniformément, par des néons au plafond (Corbeil-Essonnes, un bureau, une salle de classe…), ou dehors par un ciel nuageux, beaucoup plus de strass trouveront de la lumière à renvoyer, mais en quantité moindre. Ils seront donc tous plus ou moins blancs, et tout le temps. Il n’y aura pas, ou peu, de petits flashs.

Pourquoi un justaucorps recouvert de strass est-il magique à l’œil nu, mais pas en photo ?

C’est sans doute la phrase que l’on retrouve le plus sur les sites de vente de justaucorps : « la photo ne rend pas grand chose, il faut le voir en vrai ».
3 raisons à cela :

  • Quand vous voyez un justaucorps en vrai, il est en train de bouger (généralement avec une gymnaste dedans), ou s’il est sur un cintre, vous bougez et/ou il bouge, même très légèrement, du coup certains strass cessent d’émettre de la lumière pendant que d’autres commencent. Si en plus on a une bonne lumière, on retrouve l’effet « petits flashs ». En photo, même avec le flash de l’appareil, il n’y aura rien de plus que quelques points blancs, quelques points moins blancs, et quelques points pas blancs du tout. Mais aucun mouvement. C’est pour ça qu’une vidéo rend toujours mieux qu’une photo. Mais pas que.
  • La 2ème raison est que (normalement) vous avez 2 yeux. Vos 2 pupilles sont distantes d’environ 6cm (reposez ce double décimètre, inutile de vérifier, c’est une statistique), donc il se peut que pour un même strass et au même moment, un œil le voie briller et l’autre non, ou alors différemment, particulièrement avec une bonne lumière. Essayez en fermant un œil, puis l’autre. Cela pourrait être reproduit dans un cinéma 3D… Si un jour quelqu’un sort un film en 3D sur les strass…
  • La dernière raison est que vous verrez toujours moins de luminosité sur une photo ou une vidéo qu’en vrai. Si vous regardez une photo ou une vidéo du soleil, vous n’aurez pas mal aux yeux, alors que si vous le regardez directement, si. Vous pouvez même en perdre la vue, donc c’est à éviter. Pour les strass c’est pareil, sauf qu’on ne peut a priori pas en perdre la vue… ou alors si c’est le cas un jour, c’est que les Russes auront vraiment, vraiment abusé sur la quantité.